Le château de Limburg, situé a proximité de la commune de Sasbach am Kaiserstuhl, domine le Rhin d’une hauteur de près de 40 mètres. Durant la période de 1939-1940, elle offrait aux Allemands un point de vue idéal sur la plaine d’Alsace et, plus important, sur le dispositif défensif français au droit d’un point de franchissement… Un poste d’observation, aujourd’hui encore conservé, avait même été creusé dans la falaise !
Plusieurs vestiges des ouvrages défensifs allemands — le fameux Westwall — existent encore dans ce secteur mais, aujourd’hui comme hier, le Limburg offre surtout un point de vue remarquable après une petite ballade.
Actuellement… 1941
Vestiges d’une casemate allemande proche des berges du Rhin
Entrée d’une galerie d’observation creusée dans le roc
À signaler la publication du volume 8 de l’excellente série d’ouvrages publiés à la suite des colloques annuels de la Deutsche Gesellschaft für Festungsforschung [DGF]…
[FESTUNGSFORSCHUNG Bd. 8] – KUPKA (Hrsg. A.) – Ars militaris nach der Revolution. der europäische Festungsbau in der 1. Hälfte des 19. Jahrhunderts und seine Grundlagen. Regensburg, Schnell & Steiner – Deutsche Gesellschaft für Festungsforschung, 2016 ; in-8, 272 pp. ISBN: 978-3-7954-3140-2
Les sujets traités abordent une période importante et par trop négligée : cette première moitié du 19e siècle qui comprend encore les guerres de l’Empire. C’est durant cette même période qu’on s’éloigne, peu à peu, des dogmes professés par la fortification bastionnée et ses hagiographes. La diversité et la richesse des contributions témoignent d’une dynamique qu’il faut initialement chercher en Allemagne et en Italie, même si la main est, étonnamment, parfois française (cf. infra) :
KUPKA A. – Ein kleiner Überblick zur Kölner Stadtbefestigung.
OTTERSBACH C. – Türme, Kaponnieren und Kasematten. Die Grundlagen für den europäischen Festungsbau der ersten hälfte des 10. Jahrhunderts.
SIEVERT P. – Die preußische Befestigung Kölns von 1815 bis 1870.
MEYNEN H. – Baukünstlerische Gestaltung der Kölner Militärarchitektur seit 1815.
LOEW B. – Die preußische Modernisierung der Festung und der Garnison Saarlouis.
WAGNER R. – Militärarchitektonische Experimente in der Festung Luxemburg.
PODRUCCZNY G. – Die Tätigkeit Friedrichs des Großen auf dem Feld der beständigen Befestigung und sein Einfluss auf die Befestigung des 19. Jahrhunderts.
JORDAN K. – Die hoheitliche Kennzeichnung der Bundesfestungen 1815-1866. Ein Rekonstruktionsversuch.
BALLIET J.M. – Der französische Genieoffizier Chasseloup de Laubat und der Napoleonische Einfluss auf den Festungen in Norditalien (1796-1830).
BRAGARD Ph. – The defensive system of the Dutch Belgium (1815-1830).
BAKKER H. – Die neue Holländische Wasserlinie.
BERTHOLD A., MADER I. – Der Festungsplaner Maximilian Joseph von Österreich-Este.
RELLA C. – Der europäische Festungsbau in Übersee 1800-1850.
À titre personnel, ma contribution à cette publication me permet, enfin, de finaliser, sous une forme adaptée, un projet initié onze ans auparavant lors du colloque d’Annecy (27e BCA – Alpyfort, 2015) et portant sur les fortifications françaises du Premier Empire et, plus particulièrement, le général Chasseloup de Laubat.
À cet effet, il m’a été donné d’intervenir lors du colloque de Cologne (2014) et de rédiger — plus difficilement, car en langue allemande — une communication conséquente à ce propos : (trad. libre) Le général Chasseloup de Laubat et l’influence de Napoléon Bonaparte sur les fortifications en Italie du nord (1796-1830).
C’est tout à l’honneur de nos hôtes (et amis) allemands de la DGF !
La technologie évolue et les sites internet suivent, inévitablement, le chemin de l’obsolescence.
La problématique est d’ampleur : S’il s’agit dans un premier temps de suivre les évolutions technologiques, au premier chef la consultation par l’intermédiaire d’une tablette ou d’un téléphone mobile, il faut également maîtriser de nouvelles techniques de programmation… Une telle migration n’est jamais aisée et ce d’autant plus que le temps disponible est très contraint !
Après de longues tergiversations, je me suis, enfin, déterminer à emprunter le « chemin du renouveau » — dans un premier temps cela concerne notre site sur l’artillerie — et, même sous une forme encore fruste quant à son contenu, le voici enfin mis à disposition de tous 🙂
En restant à l’écoute de vos remarques vous pourrez (re)découvrir ce site à l’adresse suivante : www.artillerie.info
S’il est un lieu bien connu des Strasbourgeois adeptes du jogging, les fortifications de l’enceinte urbaine construites à l’époque allemande (Kernumwallung) entre 1876 et 1882 sont encore largement méconnues bien que récemment mises en valeur.
La partie conservée est située à l’ouest de la gare de Strasbourg et comprend les bastions 14,15 et 16. Cette enceinte prend la forme d’une importante masse de terre habitée par des casernes et des poudrières. Son sommet forme un parapet aménagé en plateforme d’artillerie et agrémenté de nombreuses traverses-abris. Ce rempart est précédé d’un fossé en eau encore conservé et d’un glacis aujourd’hui remplacé par… une voie rapide.
Entre les bastions 14 et 15, l’enceinte est percée par la porte de guerre n°2 aujourd’hui réhabilitée
Lorsqu’il s’agit de masquer une série d’erreurs dans les choix doctrinaux commis avant le premier conflit mondial, on n’hésite pas à mettre en œuvre un corpus d’opérations de propagande… On conforte ainsi — tout particulièrement au profit de l’arrière — le mythe de la toute-puissance du canon de 75, l’arme de la revanche !
En effet, si ce canon de campagne est assurément une merveille technologique qui surpasse aisément les réalisations contemporaines, tout particulièrement celles de l’Allemagne, il masque les choix malheureux réalisés avant le conflit qui reposent presque entièrement sur cette seule pièce. On avait négligé les avertissements de quelques officiers avertis, Rimailho et quelques autres qui, bien au fait des règlements de manœuvre allemands, souhaitaient que l’artillerie française se dote d’obusiers — aptitude au tir plongeant — voire d’une artillerie lourde — aptitude à l’action lointaine et au tir de contrebatterie —avec de graves conséquences dans les premiers temps du premier conflit mondial.
En attendant mieux, toute une série d’opérations de propagande à la gloire du canon de 75 débutèrent dès la fin de 1914 et durant toute l’année 1915.
De l’action la plus simple… les cartes postales à la gloire du « 75 » et de ses inventeurs
Au livres & conférences…
Une merveille du génie français. Notre 75 [1915]
Il s’agit dans cet ouvrage de mettre en avant les « génie français » mis en œuvre au profit de ce canon. À cet effet, Il comprend une planche hors-texte en couleur comprenant des éléments mobiles — des retombes — permettant d’observer les différents composants de la pièce à l’aide de coupes successives.
En passant par une série de colifichets…
La « Journée du 75 » a été initiée, sous la forme d’une quête au profit des soldats, par le Touring Club de France le 7 février 1915. Devant le succès de la quête organisée au profit du poilu, cette action fut en fait prolongée pendant toute l’année 1915.
Fortifications littorales — Les défenses de Rochefort
À l’occasion d’un récent voyage en Charente-Maritime et en Bretagne, nous avons pu découvrir nombre de sites, souvent de grande qualité, dont le Fort Chapus (connu également sous le nom de Fort Louvois).
Cet ensemble, d’une architecture bien particulière, est situé entre l’île d’Oléron et le bassin de Marennes bien connu pour ses productions ostréicoles.
Le fort est bâti en 1691 sur les instructions de Louvois sur un rocher de la pointe de Chapus qui l’isole parfaitement du continent à marée haute. Il vient appuyer la citadelle d’Oléron et permet ainsi d’interdire l’accès sud de l’estuaire de la Charente aux vaisseaux ennemis se dirigeant vers Rochefort.
Sa construction fut d’ailleurs l’occasion d’un conflit entre l’ingénieur en charge du projet initial, Ferry, et Vauban qui avait été laissé dans l’ignorance de ce projet. C’est le Louis XIV lui-même qui tranchera ce différend sans prendre parti ni pour l’un, ni pour l’autre !
Achevé en 1694, le fort se présente sous la forme d’un fer à cheval formant une batterie basse au sein duquel sont disposés un donjon formant un réduit central ceint d’une douve, une caserne centrale, corps de garde ainsi qu’une poudrière à l’épreuve. Réarmé en 1875 après quelques modifications et réparations, l’ensemble a été fortement endommagé en 1945. Remarquablement restauré, ce site s’offre entièrement au visiteur en lui permettant la découverte d’un ensemble fortifié remarquable et proposant un point de vue panoramique sur l’île d’Oléron.
Reprise d’un billet toujours d’actualité mais publié, en 2008, sur un support maintenant obsolète…
Un petit tour rapide nous a permis de découvrir un article d’une haute tenue et d’un grand intérêt proposé par Guillaume Monsaingeon, auteur, entre autres, de l’ouvrage Les voyages de Vauban… À découvrir & à lire dans la collection Textimage.
Il aborde, d’une manière claire et élégamment illustrée, le travail cartographique de Vauban. L’ensemble est disponible dans son intégralité sur Internet.
Réf. : MONSAINGEON (G.) – Les voyages de Vauban. Paris, Editions Parenthèse, 2007.
Dans son mémoire intitulé « Le directeur général des fortifications », rédigé en 1680, Vauban définit les tâches de chaque responsable. Ce mémoire fait rapidement l’objet d’une première édition pirate en Hollande dès 1685 (éd. Van Bulderen) qui semble avoir été promptement épuisée. Elle est rapidement suivie par une seconde édition proposée par Mœtjens dès 1689.
Dans son épitre dédicatoire, il la justifie comme suit : « Ce petit traité, que je prends la liberté d’offrir à votre altesse sérénissime a voulu paraître il y a quelque temps dans une ville voisine de cet état; mais le grand crédit de l’auteur sans la permission duquel il prétendait se produire en public, plutôt la crainte que l’on conçût que les étrangers en profitassent, l’a fait incontinent (sic.) disparaître. Si bien qu’il a été obligé de chercher ailleurs que dans sa patrie la liberté de se faire voir. […] ».
Cet ouvrage se divise en deux parties. Dans la première, Vauban définit l’organisation par subordination hiérarchique des ingénieurs et détaille les compétences et les tâches de chacun. Il détaille plus particulièrement les fonctions suivantes : directeur général, intendant des fortifications, ingénieur ordinaire, ingénieurs en second, conducteurs et chasse-avants (inspecteurs commis dans les grands ateliers pour diriger les ouvriers, faire marcher les chariots). La seconde partie présente un caractère plus technique : toisé, estimation des dépenses, devis et marchés.
VAUBAN (Sébastien le Prestre de) – Le directeur général des fortifications par Mosr. de Vauban, Ingénieur général de France, &c. Seconde édition revûē et corrigé. La Haye, Arian Moetjens, 1689.
Un fort volume qui traite d’un pan très particulier de l’histoire du second conflit mondial : l’architecture civile et industrielle adaptée au conflit.
À la suite de notre blog antérieur qui utilisait des outils maintenant obsolètes, nous avons retenu pour cette nouvelle mouture un logiciel éprouvé… WordPress qui, je l’espère, saura vous donner satisfaction.
Dans un premier temps, nous reprendrons des articles plus anciens afin d’en assurer la pérennité… Viendront bien évidemment se greffer probablement de manière mensuelle quelques nouveautés.