Archives de catégorie : Artillerie & Fortifications

Château du Pflixbourg… Ancien verrou de la vallée de Munster vers l’Alsace


Cité dès le 13e s. comme une forteresse impériale permettant de contrôler le débouché de la vallée de Munster en Alsace, il passe de mains en mains jusque vers la fin du 15e s., date présumée de son abandon. Lors de la guerre de Trente ans, le château sera définitivement détruit.


Son enceinte prend une forme grossièrement pentagonale au milieu de laquelle se trouve le donjon.

L’accès semble d’un type unique en Alsace (Mengus et Baldrauf) puisqu’elle s’ouvrait sous la protection du donjon circulaire haut de 22 mètres dont l’entrée se trouvait à 9 mètres de hauteur !


Les logis étaient disposés le long de la muraille et sous le donjon, dans le massif rocheux, était installée une citerne.

Une lumière et des couleurs d’automne… Un autre visage des châteaux d’Alsace

L’entrée très particulière du château du Pflixbourg et le donjon avec un accès haut situé.

Ballade aérienne autour du château (durée 01:40)

Quelques vues prises du fossé entourant l’enceinte.

L’accès au château couvert par le donjon



Enfin, à l’instar du Hohlandsbourg, on peut découvre dans le fossé du château deux accès à un abri allemand construit durant le premier conflit mondial.

Abri allemand dans le fossé (1914-1918)… aujourd’hui condamné


Référence bibliographique : MENGUS (N.), RUDRAUF (J.M.) – Châteaux forts et fortifications médiévales d’Alsace. Dictionnaire d’histoire et d’architecture. Strasbourg, 2013.

Citadelle de Bitche – Ballade aérienne [oct. 2017]

Front sud et l’ouvrage à cornes de la grosse tête


Si l’imposant rocher qui domine la ville de Biche a été fortifié très anciennement, on y cherchera presque en vain quelques traces de Vauban. En effet, s’il est bien intervenu sur le site, ses fortifications seront rasées lors du départ contraint des troupes françaises répondant aux conditions du traité de Ryswick (1697). Ce n’est qu’une quarantaine d’années plus tard, sous le règne de Louis XV, que la France reprendra pacifiquement possession du duché de Lorraine.

Le comte de Bombelles, gouverneur militaire de Bitche, entreprend alors de reconstruire la Citadelle. Il est assisté par l’ingénieur Cormontaigne (nommé, en 1744, directeur des fortifications de Metz), qui modernise le tracé initial de Vauban. Les travaux, initié en 1741, durèrent jusqu’en 1754.

———  ndr : un clic sur l’un quelconque des clichés… Les découvrir dans leur meilleure résolution ———

Entre 1846 et 1852, la ville est entourée par une d’enceinte urbaine dont la défense est complétée au nord par le fort St Sébastien. Entre la citadelle et le fort, un vaste espace est prévu pour accueillir des troupes et transformer Bitche en camp retranché.

Lors de la guerre de 1870, les troupes allemandes assiègent Bitche. Si la garnison résiste pendant près de six mois, les bombardements ont fortement endommagé la citadelle. Désormais aux mains des Allemands, ces derniers procèdent à de nombreuses adaptations pour accueillir une garnison : l’enceinte urbaine est presque entièrement détruite et la structure de la citadelle profondément remaniée (modification des profils sans toutefois altérer ceux des dehors, transformation de nombreuses casemates, noria à munitions, armement, casernements, etc.).

Alors qu’en 1918, la ville redevient française, l’importance militaire de la citadelle est des plus réduite. Pourtant, sa situation réalise un excellent poste d’observation ainsi qu’en témoignent les observatoires aménagés sur l’ouvrage à cornes de la grosse tête.

Ouvrage à cornes de la grosse tête et ses trois observatoires « Maginot »

Enfin, pendant l’hiver 1944 marqué par d’âpres combats dans le secteur, la population se réfugie dans les souterrains de la citadelle.

Front de le demi-lune de la Petite tête ceinte de son couronné

Aujourd’hui, on se doit de signaler la qualité de l’accueil et l’importance des travaux dont bénéficie le site, même s’il reste encore fort à faire… Il suffit, pour s’en convaincre, de s’y rendre !

Vidéo (durée 2 min. 30)

Quant à la qualité du site, qu’on en en juge ne serait-ce qu’à l’aune de cette rapide ballade aérienne (durée 2 min. 30)…


Quelques autres clichés de cette citadelle remarquable…

Pour en savoir plus : Orientations bibliographiques…

  1. BALLIET J.M. – Die Festung Bitche. In : Fachtagung deutsche Westbefestigung, 2013, vol. 2013, p. 129-149.
  2. BALLIET J.M. – Die Festung Bitche 1673-1870. In : Festungsjournal – DGF, 2016, vol. 49, p. 19-28.
  3. HOHNADEL A. – La citadelle de Bitche. Metz, Ville de Bitche – S. Domini éd., 2007.

1914-1918 — Vestiges du premier conflit mondial dans le secteur du Linge-Hohrodberg

Si les Vosges alsaciennes conservent nombre de vestiges du premier conflit mondial, le secteur du col du Linge – Hohrodberg – Col du Wettstein est assurément l’un des plus connu… Peut-être plus par les randonneurs que par les visiteurs intéressés par les tragiques événements du premier conflit mondial.

Circuit Hohrodberg – col du Wettstein

Après une première excursion dans le secteur voisin du Barrenkopf, je vous propose un rapide focus sur les positions françaises proches du Hurlin — un observatoire jouissant, à l’époque, d’une vue privilégiée sur de larges secteurs du front — accompagné d’une petite carte proposant une courte randonnée sans aucune difficulté.

Ce billet est agrémenté par quelques clichés et une vidéo (durée 2 min.) issus de ballades aériennes réalisées aux mous d’août et d’octobre 2017.

Ballade aérienne… Au-dessus de la deuxième crête fortifiée conduisant, entre autres, aux positions sur le Hurlin (durée 2 min. 09).

Portfolio…

ndr : un clic sur l’un quelconque des clichés vous permet de les découvrir dans leur meilleure résolution.


La position se présente comme un entrelacs de tranchées et d’abris aujourd’hui encore parfaitement visibles.

Aujourd’hui, aux affres des combats s’est substitué un lieu d’exception proposant un panorama à couper le souffle…

Défense des côtes bretonnes : Les corps de garde du type 1846

Batterie & corps de garde de Locqueltas — Île d’Ouessant


Vers le milieu du 19e siècle, un important programme de défense des côtes est mis en œuvre. Ce dispositif se caractérise, entre autres, par une série de corps de garde et de réduits du type 1846 et leurs avatars.

Parmi ces constructions, aujourd’hui encore très largement répandues le long des côtes françaises, on distingue deux formes élémentaires :

  • Tour crénelée suivant un modèle numéroté de 1 à 3
  • Corps de garde crénelé suivant un modèle numéroté de 1 à 3

Ils sont disposés soit en retrait d’une batterie de côte ou sous la forme d’un poste d’observation isolé.

Pour conserver à ce billet une dimension nécessairement contenue, seuls des exemples de corps de garde crénelés venant compléter une batterie de côte seront abordés.

La batterie, visible à gauche du corps de garde, est parfaitement conservée 


Ce type de bâtiments se caractérise par son apparente simplicité aussi bien au niveau architectural que par son agencement intérieur. Si des variations dans les détails de construction peuvent être observées, c’est d’abord la taille qui les distingue (n° 1 pour la taille la plus importante, n° 2 pour la taille intermédiaire, n° 3…). Cependant, au fil du temps de nouveaux modèles viendront s’y ajouter à partir de 1861 (modèle « renforcé »…).

Si le programme n’a pas atteint le volume escompté, ce sont entre 120 et 150 réduits qui auraient été construits. Les derniers ouvrages, déjà largement marqués par l’obsolescence, seront construits en 1862.

Aspect général

Une forme rectangulaire, une terrasse unique bordée d’un parapet dans lequel sont disposés des créneaux de fusillade, une défense assurée par deux bretèches sur chaque face.

Corps de garde n°3 pour 20 hommes de la batterie de Loqueltas – Île d’Ouessant (1862) Seul le pont-levis fait défaut et la plate-forme restituée informatiquement dans son état du 19e.

Organisation intérieure

Suivant la taille de l’ouvrage, deux ou trois chambres voûtées disposées entre des groupes de deux ou trois locaux disposés perpendiculairement aux petits côtés du rectangle.

L’accès à la terrasse se faisait à l’aide d’un escalier en bois à partir d’une des chambrées. Son débouché était abrité sous une voûte. Cette terrasse formant, en théorie une plateforme d’artillerie servait également à la collecte des eaux pluviales qui venaient alimenter une citerne.

Ph. Truttmann (1) apporte une précision particulièrement intéressante à propos de l’aménagement des chambrées : « Le couchage de la troupe était organisé comme dans la marine, en hamacs et non plus sur des lits de camp, ceci pour de louables raisons d’hygiène et de convertibilité des locaux. On se réservait, en effet, la possibilité de replier à l’abri dans les casemates, en temps de paix, une partie des pièces de la batterie, et la présence de lits de camp fixes l’eût rendu impossible. ». On en déduit que le corps de garde remplissait également le rôle de magasin d’artillerie, au moins en temps de paix !

L’entrée était précédée d’un pont-levis permettant de franchir un modeste fossé. Suivait un vestibule muni d’une seconde porte dite de sûreté. Son accès était défendu par des créneaux de fusillade ainsi qu’un assommoir !

L’éclairage est assuré par des fenêtres barreaudées en forme de demi-lune également disposées au-dessus des créneaux de fusillade. Dans ce cas, elles permettent aussi l’évacuation des fumées alors que les armes utilisent encore de la poudre noire. Le magasin à poudre était quant à lui pourvu des classiques évents organisés en forme chicane.

La batterie de Locqueltas (Île d’Ouessant)

Il s’agit d’assurer la défense du mouillage de la baie de Lampaul. Sur le site d’une batterie existante, une nouvelle batterie de côte et un corps de garde crénelé n° 3 élevé en 1861-1862 ont été installés. L’armement prévu pour la batterie de Locqueltas était de deux canons de 30 et deux obusiers de 22 cm.

Le corps de garde du modèle n°3 est prévu pour 20 hommes. Les travaux ont été réalisés en 1861-1862. Le site est déclassé dès 1889 et l’armement n’a probablement pas été mis en place (source P. Jadé).


Vol réalisé au mois de septembre 2017 (résolution maximale : 4k)

La forme est typique… elle utilise un plan-type presque parfaitement standardisé sachant qu’il peut y avoir quelques variantes locales suivant les chefferies. Elles portent essentiellement sur les créneaux et les bretèches. Ici la plate-forme a été restituée en supprimant les ajouts actuels et répondre ainsi aux souhaits du propriétaire.

Vue d’apex — L’aspect de la plate-forme a été restitué informatiquement pour correspondre à son état du 19e s. et ne correspond bien évidemment plus à son aspect actuel —  En bas, à droite, plateforme pour l’un des 4 canons de 75 Mle 1897 sur affût 1916 installés sur  Ouessant à la veille de la 2e guerre mondiale

La batterie…

Vue du front de mer : La batterie protégée par son parapet ainsi qu’un merlon le llong de la côte masquent le corps de garde au regard des navires.

Portfolio… Le corps de garde type 1846 s’expose.

Corps de garde crénelé n° 2, année « 1847 » dit « Fort de l’îlette de Kermorvan » (Le Conquet)

Destinés à mettre en état de défense l’anse des Blancs Sablons dont le dispositif s’étend de l’anse de Porsmoguer au nord (Plouarzel) à la pointe de Kermorvan au sud (Le Conquet)., six ouvrages sont construits de 1846 à 1852 et deux redoutes modernisées (à l’origine, des redoutes du 17e).

Le corps de garde crénelé de l’îlette de Kermorvan a été construit en 1847. Il s’agit d’un modèle n° 1 (2) permettant d’armer la batterie attenante. La batterie a été déclassée dès 1876.

Batterie de Kerdonis [Belle-Île – état octobre 2012]


Ce cliché permet de mettre en évidence la recherche d’une position défilée permettant une mise à l’abri tout à fait adaptée au regard de l’armement des navires dans les années 1840-1850.


Corps de garde crénelé n° 3, année « 1862 » de Calgrac’h et batterie du Kernic (Ouessant).

Défendant du mouillage de la baie de Béninou, le corps de garde et la batterie se présentent aujourd’hui dans un état très dégradé. Toutefois le site est intéressant puisque les bornes militaires sont encore visibles.



Orientations bibliographiques & liens sur la toile.

(1) TRUTTMANN (Ph.) – Les derniers châteaux forts. Les prolongements de la fortification médiévale en France (1634-1914). Thionville, Gérard Klopp, 1993.

(2) Un blog incontournable, surtout lorsqu’il s’agit des fortifications de côte de la première moitié du 19e : Association « 1846 »

Plus particulièrement…

Un livre, un jour… Les cuirassements allemands de la période 1890-1914

Entre 1903 et 1905, le ministère de la guerre allemand avait fait rédiger et publier une série de dix fascicules portant sur les cuirassements — coupoles, tourelles et affûts à bouclier — qui équipaient dans les fortifications allemandes contemporaines. Elles ont été réunies dans un recueil marqué « Confidentiel » sous le titre de « D.V.E. Nr. 385 Panzervorschriften ».

Feste Obergentringen (Fort de Guentrange) – juillet 1940 (coll. de l’auteur)

Ce premier opus d’une série de trois ouvrages vient compléter le mémoire sur les cuirassements publiés en 1903 puisque les fascicules ont été réactualisés jusqu’au début du premier conflit mondial. Cette publication réalisée à partir de copies des années 1990 a été parfaitement menée à bien par A. Brüns et l’association Interfest qui mettent ainsi à disposition un document particulièrement précieux pour les chercheurs et les amateurs. Ce premier fascicule porte sur les coupoles et tourelles d’observation du type P.B.T. 94, P.B.T. 96, P.B.St. 96, P.B.St. (l.), P.B.St. 05 et P.B.St. (l.)

[FORTIFIKATION Spezial 7] – D.V.E. Nr. 385 Panzervorschriften Band I/III. Berlin, Interfest, 2017 ; oblong, 95 pp.

À découvrir sur le site de l’association Interfest

Défense des côtes bretonnes : Batterie de côte de Lanildut (fin 18e & 19e s.)

Au temps de la marine à voile, le cabotage (navigation à proximité des côtes) revêtait un caractère essentiel. En cas de gros temps ou de menace ennemie — essentiellement les Anglais — un mouillage abrité était particulièrement apprécié. Par ailleurs, dès le 17e siècle, le risque d’une incursion ennemie pouvant atteindre les ports et les îles bretonnes était réel… D’où la nécessité de fortifier les côtes pour les mettre à l´abri des insultes de l’ennemi !

La batterie de l’Aber-Ildut permettait la défense de l’Aber Ildut et des atterrages sur la côte le long du chenal du Four. 



À la fin du 18e siècle et durant la période du 1er Empire, la batterie de Lanildut était armée par 3 canons de 12 livres installés sur des affûts de côte selon le modèle de Gribeauval. Le châssis était orientable permettant le tir à barbette (tir au-dessus de la crête du parapet) :  En se passant d’embrasures avec un débattement latéral très réduit, on pouvait diminuer le nombre de pièces sans nuire à l’efficacité de la batterie. Si le calibre de 12 n’est guère efficace contre des navires de quelque importance, il était toutefois suffisant pour détruire les matures et balayer les ponts de navires ennemis… Un effet suffisant au regard du type d’objectifs pressenti.


La batterie de Lanildut est encore mentionnée en 1858 : elle était alors armée de 2 canons de 30 livres et de 2 obusiers de 22 cm.

Avec les progrès la marine à vapeur et le recul du cabotage, la batterie est abandonnée avant la fin du 19e s.

Description

La batterie n’était armée qu’en temps de guerre ! En temps de paix : les pièces de l’affût en bois — élément le plus fragile — étaient remisées dans les arsenaux. Le tube était simplement posé sur la plate-forme en bois, à même le sol.


La batterie est formée de deux épaulements de terre. Ils prennent la forme d’un fer à cheval rectangulaire d’une ouverture de 7 mètres (batterie nord armée une pièce d’artillerie, parapet en terre) et 18 mètres (batterie sud abritant deux pièces, dont le parapet est partiellement maçonné).

En arrière sont disposés un corps de garde (partiellement restauré), un petit magasin à poudre (ruiné) ainsi qu’une guérite (également ruinée). Un mât à signaux, aujourd’hui disparu, complétait l’ensemble en permettant de communiquer avec les batteries voisines.


Conclusion

La batterie de Lanildut a fait l’objet d’une restauration de grande qualité entre 2003 et 2007 : restauration de l’épaulement et de la plate-forme sud, reconstitution d’une pièce de marine de 12 livres modèle 1786 reproduisant la situation des guerres de la Révolution et de l’Empire.

Le travail est en tout point remarquable ! En mettant en exergue un aspect modeste et pourtant essentiel de la défense des côtes, ce site est une réussite qui mérite d’être pérennisée.

Malheureusement, les vues aériennes que nous venons de réaliser montrent une érosion importante de la côte qui atteint désormais les masses de terre du parapet !

Orientation bibliographique…

Inventaire du patrimoine de la région Bretagne ici

1914-1918 — Vestiges du premier conflit mondial dans le secteur du Linge (Barrenkopf – Kleinkopf)

Les ballades dans les Vosges amènent souvent le randonneur à se confronter avec l’histoire : des nombreux châteaux forts médiévaux aux vestiges du premier conflit mondial. 

Une randonnée récente, nous a amené à (re)découvrir un secteur proche du Linge : Le Barrenkof et le Kleinkopf.

Aujourd’hui encore les stigmates et les vestiges des combats sont omniprésents, à l’exemple de cette portion du front entre le Linge et le Barrenkopf qui a fait l’objet de travaux de mise en valeur il y a quelques années.

Vue aérienne depuis le versant du Kleinkopf donnant sur Munster (cliché Balliet JM, 2017)

Le secteur illustré ici est à peine long de deux kilomètres mais entre le 20 juillet et le 16 octobre 1915, ce fut le lieu de l’une des plus sanglantes batailles de la Grande Guerre dans les Vosges. Elle coûtera la vie à plus de 17 000 soldats français et allemands

Un texte, qui figure a l’entrée des cimetières militaires, réalise une bonne synthèse des événements passés :

« Le 20 juillet la 7e armée attaque le Linge : la 129e D.I. du général NOLLET y prend pied tandis que la 47e D.I. échoue contre le Reichackerkopf. Les assauts recommencent le 22. Les chasseurs progressent vers le Barrenkopf. Le 26, le 30e B.C.A. prend la crête du Linge, le 14e B.C.A. le collet du Linge. Le Schratzmannele oppose une vive résistance, ses défenseurs ne cèdent pas. Le lendemain les Allemands font même quatre contre-attaques. Le 15e B.C.A. prend le Barrenkopf puis le reperd.
Le 29, nouveaux assauts français pour consolider les positions conquises. Le 1er août, les chasseurs (les Diables bleus) attaquent encore au Barrenkopf et au Schratzmannele. Dans tout le secteur du Linge, les actions d’infanterie se succèdent sans répit jusqu’au 26 août, jusqu’à ce que les deux adversaires s’accrochent aux sommets dévastés, séparés par le no man’s land.
Le 31, un violent pilonnage allemand d’obus à gaz s’abat sur le Linge, le Schratzmannele, le Barrenkopf, le Wettstein, long de plusieurs heures. Durant plusieurs jours les combats persistent. Le 9 septembre, des attaquent allemandes au gaz et aux lance-flammes se déroulent au Linge et au Vieil-Armand (Hartmannswillerkopf – HWK)
»

À partir de 1916, les Allemands fortifient puissamment leurs lignes qui deviennent ainsi  presque inexpugnables.

Le Barrenkopf…

Jusqu’alors masqué par une forêt assez dense, une coupe récente permet de découvrir les nombreux stigmates encore visibles, cent ans après !

Barrenkopf — Premières lignes françaises : les tranchées et les nombreux cratères d’obus sont parfaitement visibles.

Une courte vidéo (vue aérienne) du même secteur :

Vestiges des positions allemandes… Une tranchée et points d’appui parfaitement organisés !

Vestiges de la station du câble transbordeur allemand et de ses abris attenants

Vestiges sur le Kleinkopf… Boyaux, tranchées, abris, observatoire d’artillerie.

Festungs-Forum Saarlouis 2017 – Forum des fortifications — À vos agendas !

Après le succès des colloques antérieurs, respectivement en 2013 et 2015 (l’eau et l’hygiène dans les fortifications), l’année 2017 aborde un autre aspect rarement traité lorsqu’il s’agit de fortifications : « Intra muros — Infrastruktur und Lebensalltag in Festungen — Versorgung mit Lebensmitteln ». Il s’agit de traiter la thématique des substances militaires, de l’approvisionnement et du ravitaillement dans les places fortes.


La dimension internationale de ce colloque déjà affirmée dans les colloques antérieurs se trouve confortée par la participation d’intervenants issus de cinq nations différentes. À l’aune des éditions précédentes, les actes du colloque seront publiés… Certainement un gage de qualité !

Saarlouis , s.d. vers 1710 — Plan manuscrit, à l’encre noire et aquarelle (Fonds Dr Balliet)


Enfin, la maîtrise de la langue allemande n’est nullement indispensable : Si certaines interventions seront données tantôt en allemand ou en français (exp. :  je réaliserai mon intervention en langue allemande mais l’article correspondant sera rédigé en langue française), les organisateurs du colloque ont prévu une (excellente) prestation de traduction simultanée. 


Date & Lieu :


    Festungs-Forum 2017

    28. Oktober 2017

    Festsaal, Theater am Ring

Programme (prévisionnel – état août 2017)…

  • Begrüßung – OB Roland Henz
  • Jörg Wöllper: Getreidemühlen in Festungen
  • Dr Guy Thewes: Versorgungssystem der Armee in der Frühen Neuzeit
  • Dr Jean Marie Balliet: Proviantierung einer Festung nach den Vorstellungen von Vauban und Cormontaigne, in Friedens- und Belagerungszeit. Mit einem Anhang: Katzen in den Festungen!
  • Geoffrey Espel: L’hygiène comme moteur rationnel d’une nouvelle distribution interne de la caserne. Les cuisines, réfectoires et mess dans les casernes belges du 19e siècle.
  • Benedikt Loew: Mühlen, Märkte, Magazine. Aspekte der Lebensmittelversorgung in der Festungsstadt Saarlouis
  • Bruno Marion & Joël Beck: Les grains et le pain à Bitche XVIII-XIXe siècle.
  • Dr. hab. Grzegorz Podruczny: Das Brot für Feldarmee und Garnison. Korn, Mehlspeicher und Bäckereien in schlesischen Festungen im Zeitraum 1740-1806.
  • Änder Bruns: Die Proviantgebäude der Festung Luxemburg.
  • Abschlussdiskussion

L’accès au colloque est gratuit mais il convient de s’inscrire auprès du musée de la ville de Saarlouis…

     Städtisches Museum Saarlouis — Benedikt LOEW M.A.

     e-mail: museum@saarlouis.de

     Site internet : https://staedtisches-museum.saarlouis.de

Un formulaire d’inscription au colloque devrait pouvoir être téléchargé à partir du mois de septembre.

Dans un cadre magnifique, les fortifications et le musée de Saarlouis sont en tous points remarquables, et dans une salle de congrès ultramoderne, ce colloque mérite assurément qu’on y participe !


À vos agendas & bien cordialement. 


Dr JM Balliet 

Follow-up…

Une organisation sans faille — Merci à B. Loew et la ville de Saarlouis —, un accueil chaleureux, des échanges intéressants entre intervenants mais également avec la salle qui comptait un public assez dense… Bref, Une excellente mouture !


Quelques images et un reportage de la TV allemande…


Neuf-Brisach, vue du ciel… « Teaser » pour la visite-conférence du 14 juillet 2017

La place forte de Neuf-Brisach reste profondément méconnue, y compris sur le plan de l’architecture militaire où, sous une apparente simplicité, se cachent nombre de détails d’importance et des strates d’évolution complexes.

La réalisation d’une visite-conférence dédiée aux membre de l’association Archi-Wiki (anc. Archi-Strasbourg) — à l’aune de celles que j’organise régulièrement pour des personnes choisies — est l’occasion de mettre en musique les découvertes les plus récentes issues de nos recherches.

Réalisé à l’aune d’une conférence préparatoire suivie d’une visite très détaillée du site, c‘est aussi l’occasion d’un excellent moment de convivialité !

Bien cordialement. 

Dr JM Balliet

Nota : Vidéo disponible en HD (4k), dans une qualité optimale, à l’adresse de nos pages sur Vimeo.com

Un modèle d’architecture militaire autrichien : Forte Ardietti (Lagerwerk VI) — Place de Peschiera

Le quadrilatère lombard — formé par les forteresses de Peschiera, Mantoue, Legnago et Vérone — est compris entre les fleuves Mincio, Pô et l’Adige. Il réalise le cœur du système défensif de l’Italie du nord constitué par Napoléon durant les guerres de l’Empire. Difficiles à contourner, elles empêchent le mouvement des troupes ennemies dans la plaine du Pô et, sans surprise, ce quadrilatère sera repris, à partir de 1815, par les Autrichiens.

La campagne d’Italie menée par Napoléon III (1859) démontre le caractère obsolète des fortifications bastionnées. À l’aune de ces expériences désastreuses, les Autrichiens renforcent considérablement leur système défensif : une ceinture de forts détachés, peu éloignés les uns des autres vient renforcer la défense des villes du quadrilatère. Vérone compte alors parmi les places fortes les plus importantes d’Europe. Par ailleurs, les débouchés des vallées telle que celle de l’Adige sont barrés de nombreux forts (Rivoli…) auxquels vient s’ajouter le camp retranché de Pastrengo pour couvrir la route menant de Vérone à Peschiera.

Si la conception du fort date de 1853 avec un début de construction dans les années 1856-56 interrompu par le conflit de 1859, les travaux ne reprendront qu’en 1860 avec quelques modifications mineures.

Il s’inspire directement des concepts de la fortification polygonale initiés par Montalembert qui, injustement décrié en France, rencontre un grand succès dans l’espace germanique.

  




Le fort Ardietti (anc. Lagerwerk VI durant la période autrichienne) a été construit en deux temps :

  • Tout d’abord les remparts extérieurs — plateformes d’artillerie —, le mur à la Carnot flanqué par trois caponnières et une casemate couvrant la gorge de l’ouvrage.
  • Ultérieurement, un réduit central de forme presque circulaire complète le dispositif.

Vol du 8 mai 2017 avec l’aimable autorisation de l’association gestionnaire du site… 

Il s’agit du fort le plus important de la place ! Il peut abriter une garnison de plus de 600 hommes et armé de 25 pièces d’artillerie dont 4 pièces modernes (pièces rayées à chargement par la culasse du système Wahrendorf.

En 1866, il passe entre les mains italiennes pour être in fine transformé en dépôt de munitions vers la fin du premier conflit mondial.


Par ailleurs…


Un remerciement très chaleureux tant pour l’immense qualité de l’accueil que pour la disponibilité des membres de l’association qui entretiennent et animent le Forte Ardietti avec amour.


Un ricevimento di ringraziamento qualità caldo e la disponibilità dei membri che mantengono e animano il Forte Ardietti brillantemente.


Balliet J.M.