Page 2 - Défense des côtes bretonnes - Saint-Malo [1756]
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Artillerie & Fortifications
contrôle britannique sur l'île jusqu’en 1763.
Le gouverneur de Bretagne, le duc d'Aiguillon avait bien rassemblé une armée à Vannes pour aller porter secours à Belle-Île, mais la maîtrise des mers appartient désormais à la marine britannique et l'envoi de renforts se révèle impossible. On ordonne alors le redéploiement de ces troupes en Bretagne pour s’opposer à d’autres débarquements perçus, à l'époque, comme imminents.
Le duc d’Aiguillon n’avait pourtant pas été pris de court. Conscient de la menace qui pèse sur les côtes bretonnes, il organise dès le début du conflit, en 1756, un important exercice combinant la défense des côtes à un exercice de débarquement.
Un précieux témoignage nous est livré à travers un document manuscrit de la main d’Armand-Eustache-François Fougeroux de Blaveau1. Cet ingénieur de la marine est détaché en 1754 par le ministre de la marine pour accompagner le duc d’Aiguillon, commandant en chef en Bretagne. Il est employé à̀ la défense des côtes et se porte volontaire pour lutter contre les descentes anglaises aux environs de Saint-Malo en 1758.
Ce document, tant par la thématique abordée que par sa précision, se révèle comme une contribution exceptionnelle à la compréhension de l'organisation de la défense des côtes et des opérations de débarquement au début de la guerre de sept ans. Il précise les dispositions défensives : non seulement la disposition des batteries mais également celle des indispensables troupes d’infanterie. Ce dernier aspect, pourtant d’importance, n’est que trop rarement développé ou illustré.
Quant aux manœuvres de débarquement, toutes ses phases sont parfaitement lisibles. On notera, outre l’assaut frontal, le raid audacieux réalisé sur les arrières de la batterie de la Pointe Saint-Michel. Enfin, pour être efficaces, ces deux manœuvres doivent être parfaitement coordonnées et se relèvent de facto bien plus complexes qu’il n’y paraît !
1
Fonds Dr Balliet — Colmar
Cf. notice biographique en queue d’article
Source manuscrite — Carte et légendes — dans sa forme originale (août 1756)
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