Page 2 - Polygone d'artillerie de Strasbourg au 19e s.
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Une définition concise est donnée par Cotty dans son fameux dictionnaire de l’artillerie :
POLYGONE. Lieu où les artilleurs s'exercent en temps de paix au tracé & à la construction ̀
de batteries, au tir du canon, au jet des bombes, aux manœuvres, &c., en appliquant à ces différents exercices les principes de la théorie.
L'étendue du polygone est fixée de manière à ce qu'elle puisse fournir au besoin une ligne de tir de douze cents mètres, dans le sens de sa longueur, sur une largeur moyenne de six cents mètres.
II est pourvu des bâtiments & du matériel nécessaires à l'instruction du corps, autant que les localités le permettent ; il est entouré de haies ou de palissades, fermé de barrières &. planté d'arbres dans tout son pourtour. [...]
Un complément est donné, toujours par Cotty, dans son Supplément au dictionnaire de l'Artillerie
POLYGONE. Il se compose : 1° D'un bâtiment de l'atelier de réparation des voitures et des attirails d'artillerie et du logement d'un garde d'artillerie ; 2° D'un bâtiment du magasin aux voitures et du corps-de-garde pour un poste de canonniers ; 3° d'une salle d'artifice ; 4° D'un magasin à poudre ; 5° d'une butte ; 6° De deux aidants pour le tir à ricochet, l'un situé à 300 m des batteries et l'autre à 350 m ; 7° D'un terrain assez vaste pour les ma- nœuvres d'ensemble des pièces de campagne. Les batteries fixes sont au nombre de trois, dont une pour les mortiers, une pour batteries de siège, place et côte ; et la troisième pour le tir à ricochet. Ces batteries sont construites à 600 mètres de la butte.
Les bâtiments et les magasins sont en arrière des batteries fixes [...]
Polygone (le petit). Il est situé dans un bastion le plus près possible de la caserne de l'artille- rie. On y fait pendant l'hiver les manœuvres des pièces de siège, de place et de côte, ainsi que celles de force et de chèvre. Les recrues y manœuvrent avant de faire les écoles de tir du grand polygone.
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Balliet J.M. — Un aspect méconnu de la place de Strasbourg : le polygone d’artillerie au début du 19e s.
Bien que disposant d’un fonds de cartes et plans, imprimés et manuscrits, que d’aucuns pourraient qualifier de consé- quent, on ne trouve paradoxalement peu de références au polygone. Le plus souvent, seul son périmètre est esquissé. De même, des sources de qualité telles que les plans-reliefs de 1725 ou de 1836- 1863 ne sont pas contributifs car le poly- gone se trouve au-delà des secteurs re- présentés.
Polygone d’artillerie... Quelques définitions.