Front sud et l’ouvrage à cornes de la grosse tête |
Si l’imposant rocher qui domine la ville de Biche a été fortifié très anciennement, on y cherchera presque en vain quelques traces de Vauban. En effet, s’il est bien intervenu sur le site, ses fortifications seront rasées lors du départ contraint des troupes françaises répondant aux conditions du traité de Ryswick (1697). Ce n’est qu’une quarantaine d’années plus tard, sous le règne de Louis XV, que la France reprendra pacifiquement possession du duché de Lorraine.
Le comte de Bombelles, gouverneur militaire de Bitche, entreprend alors de reconstruire la Citadelle. Il est assisté par l’ingénieur Cormontaigne (nommé, en 1744, directeur des fortifications de Metz), qui modernise le tracé initial de Vauban. Les travaux, initié en 1741, durèrent jusqu’en 1754.
——— ndr : un clic sur l’un quelconque des clichés… Les découvrir dans leur meilleure résolution ———
Entre 1846 et 1852, la ville est entourée par une d’enceinte urbaine dont la défense est complétée au nord par le fort St Sébastien. Entre la citadelle et le fort, un vaste espace est prévu pour accueillir des troupes et transformer Bitche en camp retranché.
Lors de la guerre de 1870, les troupes allemandes assiègent Bitche. Si la garnison résiste pendant près de six mois, les bombardements ont fortement endommagé la citadelle. Désormais aux mains des Allemands, ces derniers procèdent à de nombreuses adaptations pour accueillir une garnison : l’enceinte urbaine est presque entièrement détruite et la structure de la citadelle profondément remaniée (modification des profils sans toutefois altérer ceux des dehors, transformation de nombreuses casemates, noria à munitions, armement, casernements, etc.).
Alors qu’en 1918, la ville redevient française, l’importance militaire de la citadelle est des plus réduite. Pourtant, sa situation réalise un excellent poste d’observation ainsi qu’en témoignent les observatoires aménagés sur l’ouvrage à cornes de la grosse tête.
Enfin, pendant l’hiver 1944 marqué par d’âpres combats dans le secteur, la population se réfugie dans les souterrains de la citadelle.
Aujourd’hui, on se doit de signaler la qualité de l’accueil et l’importance des travaux dont bénéficie le site, même s’il reste encore fort à faire… Il suffit, pour s’en convaincre, de s’y rendre !
Vidéo (durée 2 min. 30)
Quant à la qualité du site, qu’on en en juge ne serait-ce qu’à l’aune de cette rapide ballade aérienne (durée 2 min. 30)…
Quelques autres clichés de cette citadelle remarquable…
Pour en savoir plus : Orientations bibliographiques…
- BALLIET J.M. – Die Festung Bitche. In : Fachtagung deutsche Westbefestigung, 2013, vol. 2013, p. 129-149.
- BALLIET J.M. – Die Festung Bitche 1673-1870. In : Festungsjournal – DGF, 2016, vol. 49, p. 19-28.
- HOHNADEL A. – La citadelle de Bitche. Metz, Ville de Bitche – S. Domini éd., 2007.