Le profil est donné par une section faite par un plan vertical perpendiculairement à la ligne de feu.
Le premier élément du profil, tourné vers l’adversaire, est représenté par l’escarpe formée d’un mur de maçonnerie dont le parement extérieur a une inclinaison variable. Dans un objectif de solidité mais aussi d’ornementation, son sommet est couronné par une tablette en pierres de taille faisant une légère saillie. Dans le cas de d’une fortification à demi-revêtement, au-dessus du mur et sur la tablette, se trouve une berme destinée à empêcher les terres, entraînées par les pluies, le dégel, et parfois le feu de l’ennemi, de tomber dans les fossés. A la suite, on trouvera le parapet constitué d’un talus extérieur faisant un angle de plus ou moins 45° avec l’horizontale, puis vient une plongée avec un angle bien moins prononcé. La hauteur habituelle de la crête intérieure au-dessus de la magistrale est, au minimum, de 2,50 mètres si des pièces d’artillerie doivent être placées derrière le parapet. L’épaisseur du parapet entre les crêtes intérieure et extérieure est en général constante et si une épaisseur de 6 mètres est encore considérée comme suffisante au début du XIXe, alors les projectiles cylindro-ogivaux apparus avec l'artillerie rayée au début de la seconde moitié du XIXe et sensiblement plus performants que les antiques boulets pleins, exigent un parapet dont l’épaisseur devrait être portée à 8 mètres. Le talus intérieur est incliné au tiers. A ses pieds se trouve une banquette dite banquette d’infanterie se situant à 1,30 mètre au-dessous de la crête intérieure et d’une largeur d’environ 2 mètres. A la suite se trouve le talus de banquette qui relie cette dernière au terre-plein. Ce dernier conserve une légère pente inclinée vers la ville afin de favoriser l’écoulement des eaux. D‘une largeur fort variable en fonction des circonstances, 8 à 18 mètres, il est raccordé au pied du rempart par le talus du rempart. Suivant la situation, on peut trouver sur le rempart une seconde banquette plus large et située en arrière de la banquette d’infanterie qui prend le nom de banquette d’artillerie. Elle se situé généralement à 2,10 mètres au-dessous de la crête intérieure. Lorsqu’il s’agit d’une fortification à plein revêtement, la description que nous avons donné reste d’actualité si ce n’est la disparition de la berme et d’une modification de l’escarpe : elle comprend un cordon, sorte de moulure circulaire qui souligne la différence entre l’escarpe talutée revêtue de pierre de taille et la portion du mur d’escarpe, le plus souvent verticale et construite à l’aide de briques, qui vient soutenir les terres du parapet. Fréquemment ont lui attribue de manière erronée des propriétés de larmier et c’est peut-être Nicolas Faucherre qui en donne la définition la plus convaincante : « Ce cordon traverse toute l’épaisseur du mur, formant une arase horizontale pour assurer la cohésion des maçonneries. En vérité, l’explication la plus probante de l’emploi d’un élément aussi onéreux est qu’il souligne la pénétration de deux volumes à fruits différents, …».
Le profil donné ici est à plein revêtement, les illustrations ont été réalisées sur le site de Neuf-Brisach
Architecture