Page 6 - Neuf-Brisach -balliet-2017

demi-lunes sont placées devant des tenailles mais seules celles disposées en regard d’une porte bénéficient d’un réduit. Cette innovation importante mais aussi coûteuse en renforce le potentiel défensif7. Les demi-lunes sont adaptées aux feux d’infanterie renforcés par de petits mortiers dits à la Cœhoorn. Des tenailles sont placées devant les courtines pour les soustraire, en partie, aux vues et aux tirs d’artillerie d’un assiégeant. Enfin, les contregardes, véritables bastions détachés placés en avant des tours bastionnées, jouent à la fois un rôle passif de couverture des tours bastionnées et un rôle actif majeur comme plate-forme d’artillerie de la place. Tous ces dehors, à l’exception des réduits de demi-lune, sont construits à demi-revêtement : la partie supérieure de l’escarpe n’est plus en maçonnerie mais formée par un important parapet de terre complété par une large berme placée en avant de celui-ci est plantée d’une haie vive pour empêcher l’escalade. Tous ces dehors restent bien évidemment ouverts à la gorge afin de rendre hasardeuse leur utilisation ultérieure par un assaillant.
Les communications avec le corps de place sont assurées au moyen des portes de la place, parfaitement repérables et fort exposées. Plus discrètement, nombre de poternes permettent un accès discret et protégé aux fossés8. Initialement sont disposés des ponts à chevalet en bois
Fig. 6 — Porte de Belfort. Il s’agit de la seule porte bien conservée bien qu’aujourd’hui dépourvue de ses attributs ornementaux. Tantôt porte charretière, tantôt porte piétonne, elle a été définitivement été affectée à un usage piétonnier dans la seconde moitié du XIXe siècle.
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Les plans et traités anciens généralisent d’une manière erronée l’emploi de demi-lunes à réduit sur les fronts de Neuf-Brisach. Si les capacités de résistance sont ainsi accrues, les coûts de construction croissent sensiblement... Seuls les fronts les plus vulnérables, les quatre munis de portes, utilisent cette disposition.
Une poterne de part et d’autre de chaque tour bastionnée et une au milieu de la courtine.
p. 6 Balliet J.M. - La place forte de Neuf-Brisach au XVIIIe.