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 Balliet — Casernes à l’épreuve de la bombe...
Caserne de guerre type de 184311.
Fig. 15 — « L’instruction du 8 novembre 1843 indique un autre type conçu d’après les mêmes prin- cipes que le précédent et destiné à faire disparaître quelques-uns de ses inconvénients. Le bâtiment comprend des caves, un rez-de-chaussée et un étage ; les travées sont égales, de mêmes dimen- sions que précédemment, avec une fenêtre unique sur chaque façade. Une communication longitudi- nale est constituée par des portes pratiquées dans les piédroits. Les escaliers à double rampe oc- cupent le fond des cages, précédés d’un large vestibule au rez-de-chaussée surmonté à l’étage d’une chambre de sous-officiers indépendante. Le nombre de ces escaliers est fixé à un pour cinq ou sept travées, à deux pour neuf ou onze, à trois pour treize ou quinze, plus deux autres dans les com- partiments du milieu des culées. Les voûtes supérieures sont surbaissées au quart, extradossées en terrasse horizontale avec un petit nombre de nues déversant les eaux dans des tuyaux encastrés dans les piédroits des escaliers. Les étages sont tous séparés par des voûtes légères surbaissées.
Dans ces deux types, les murs de façade et de pignon sont généralement vus par-dessus le rempart. Aussi après l’expérience de la guerre d’Orient (1854-56) et surtout après l’adoption de canons rayés, il fut impossible de ne pas comprendre que ces casernes seraient promptement détruites de loin. On ne construisit donc plus de pareils bâtiments que dans les cas très rares où l’on pouvait les dissimuler complètement aux vues et aux coups plongeants en les disposant à très faible distance d’un escar- pement taillé à pic. »
À la même époque...
Ne pas confondre !
Il convient toutefois de revenir sur l’utilisation de voûtes au rez-de-chaussée de certaines casernes. On peut aisément les confondre avec des casernes à l’épreuve alors qu’il n’en est rien. En effet, ces dispositions étaient usuelles dans les casernes de cavalerie : le rez-de-chaussée abritait les montures alors que les cavaliers logeaient au-dessus : l’utilisation de voûtes permettait une meilleure isolation phonique, bienvenue pour le sommeil des cavaliers, et offrait de surcroit une meilleure résistance à l’incendie.
Casemates de rempart12.
Suivant les exemples des 17e et 18e siècles (plus particulièrement Neuf-Brisach), les casemates de rempart n’étaient toutefois pas désuètes, mais, au sens strict, on ne peut bien évidemment pas les qualifier de casernes : « D’ailleurs, même lorsque les casernes précédentes étaient le plus en faveur, on organisait concurremment sous le rempart des locaux voûtés destinés à recevoir en temps de guerre une partie de la garnison et des approvisionnements. Les anciens forts de Paris construits entre 1842 à 1846 contiennent tous, sous les courtines, de pareils logements occupant toute la lar- geur du rempart et comprenant un nombre plus ou moins grand de voûtes transversales éclairées sur l’escarpe par des créneaux et des évents, et sur la façade vers l’intérieur du fort par une porte et des fenêtres. Elles ont ordinairement 6 m de large, 4 à 5 m de hauteur sous clé et 0,80 m d’épaisseur de voûte. Quelquefois les piédroits portent des corbeaux facilitant l’établissement d’un plancher intermé- diaire qui permet d’augmenter la contenance des locaux en temps de guerre. Le mur de tête a 1 m à 1,30 m d’épaisseur ; il est d’ailleurs imparfaitement couvert même aux vues ; aussi en 1870 ces murs furent-ils percés en plus d’un point par les projectiles, et pour assurer quelques sécurités aux troupes,
11 Gœtschy, p. 107-108
12 Gœtschy, p. 108-109
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