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 Balliet — Casernes à l’épreuve de la bombe...
locaux pour des moulins (Neuf-Brisach). En temps de paix, lorsque les magasins voûtés sont secs, ils pouvaient être utilisés pour abriter toutes sortes de matériaux7.
C’est essentiellement dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et, surtout, au XIXe siècle qu’a été adop- té l’usage de voûter les courtines à l’épreuve de la bombe sous les remblais de leurs remparts pour y abriter des casernes.
La caserne à l’épreuve : un standard de construction dès la fin du XIXe siècle !
Chasseloup Laubat et Bousmard ont proposé de construire à la gorge de chaque bastion une ca- serne défensive, voûtée à l’épreuve (Palmanova [Fig. 13]). Parfois, la caserne défensive abrite une im- portante batterie d’artillerie comme à la citadelle du Petersberg (Erfurt).
Fig. 13 — Palmanova, caserne défensive du Premier Em- pire (anc. Caserma Montesanto)
La réalisation de casernes à l’épreuve est dictée par la nécessité de mettre la troupe à l’abri des tirs d’artillerie tout en offrant un confort acceptable. Au départ, on construit et protège les casernes en superstructure, mais, avec les progrès de l’artillerie — précision des tirs et efficacité terminale — on optera in fine pour des installations souterraines (Système Séré de Rivières et Ligne Maginot).
La structure des premières casernes à l’épreuve est héritée des magasins à poudre des modèles de Vauban et de Belidor. En France, ces dispositions sont expérimentées à Briançon dans les années 1724-1734. Il s’agit alors essentiellement de petits bâtiments dont seul le rez-de-chaussée est voûté. C’est la solution retenue par le Comité des Fortifications en 1820 lorsqu’on reprit les études sur le casernement en souhaitant obtenir des locaux à l’épreuve se prêtant à une occupation perma- nente.
Perçus comme trop exigus, les étages seront également réalisés à l’épreuve (Comité des Fortifica- tions, 1826), mais ils utilisent des voûtes surbaissées. De règle, ces casernes restent adossées au rempart qui offre un surcroit de protection. Au départ, on avait opté pour des voûtes de forme ogivale : si cette forme offre plus d’espace, elle s’avère toutefois moins résistante (projet à Landau en 1748) que la voûte en plein cintre qui s’impose. Néanmoins, quand plusieurs étages sont nécessaires, la résistance structurelle est amoindrie, entre autres, par la construction d’escaliers. Il faut attendre le
  BALLIET J.M. - L’approvisionnement des places fortes françaises au XVIIe et XVIIIe siècle, en période
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de paix comme en temps guerre. À paraître in : Schriftenreihe Festungs-Forum Saarlouis.
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