Page 27 - Balliet - Batteries abandonnées de la citadelle de Blaye - 20161113
P. 27
Artillerie & Fortifications
De quoi se compose la charge ?
Elle se compose de trois parties séparées : la gargousse, le bouchon et le projectile.
Qu'est-ce que la gargousse ?
La gargousse, en papier parchemin, est composée d'un rectangle à franges enroulé, formant le corps de la gargousse, et d'un culot coller avec de la colle au caséum.
Quel est le poids de la poudre contenue dans la gargousse le canon de 16 cm bouche, non fretté ?
3 kg de poudre ordinaire. La contenance de la gargousse est indiquée sur la partie cylindrique.
Comment conserve-t-on les gargousses pleines des canons de 16 cm non frettés ?
Elles sont abritées dans les magasins à terre, après avoir été renfermées dans les caisses en usage à bord. Le département de la Guerre emploi, pour la conservation des gargousses dans des batteries de côte, des caisses en bois revêtu de zinc ; chacune de ces caisses est elle-même abritée dans une chape en bois, qui lui sert d'enveloppe.
Les gargousses vides sont réunies par paquets de 25, pour être conservées en magasin.
À quoi sert le bouchon en foin ou en algue ?
À atténuer le choc des gaz au moment de la déflagration de la poudre. Le bouchon fait l'office de tampon élastique et sert à rompre l'inertie du projectile, tout en lui transmettant l'effet dû à la puissance explosive de la poudre ; il en résulte moins de fatigue pour la pièce.
Pourquoi emploie-t-on le foin ou l'algue dans la confection des bouchons ?
Il importe d'employer une matière incombustible de façon à éviter toute cause d'accidents, au cas où des parcelles de bouchon resteraient dans la bouche à feu. La hauteur du bouchon est fixée à 110 mm environ.
Quels sont les projectiles tirés par les canons de 16 cm bouche, non frettés ?
L'obus ordinaire et la boîte à mitraille. Description des obus ordinaires.
L'obus, en fonte, est ogivo–cylindrique, à culot plat. On y remarque : la pointe de l'ogive, qui est coupée pour ménager l'emplacement du mécanisme percutant ; la lumière taraudée à l'entrée ; la chambre contenant la charge d'éclatement ; les trois tenons en zinc, les trois plaques isolantes. Le poids du projectile est de 30,75 kg avec une charge d'éclatement correspondant à 1 400 g de poudre ordinaire.
Description du mécanisme percutant.
Le mécanisme percutant et du système Tardy. Il se compose de deux parties séparées, indépendantes l'une de l'autre :
1° un bouchon fileté, enfer, à tête conique, portant en dessous une capsule maintenue par une rondelle de cuivre sertie. Le bouchon est percé d'un trou de ganse.
2° un marteau cylindrique, enfer creux, rempli de poudre de chasse et fermé à un bout par un bouchon de bois dur, vissé dans l'intérieur du marteau ; l'autre bout et terminer par une cheminée, où se trouve une petite éclisse le bois pour ne pas laisser tomber la poudre. Le marteau repose sur un épaulement ménager dans la lumière du projectile, et le bouchon est vissé par-dessus.
Comment fonctionne le mécanisme percutant système Tardy ?
Dans le tir, lorsque la vitesse du projectile est brusquement ralentie par un choc, le marteau conserve la vitesse acquise, perce la rondelle de cuivre, frappe violemment la capsule, en détermine l'explosion, qui communique le feu à la poudre du marteau par la cheminée et de là à la charge intérieure de l'obus.
Le système Tardy a été remplacé, dans tous les obus fabriqués depuis 1868, par le mécanisme à double réaction.
En quoi consiste le mécanisme à double réaction ?
Comme le mécanisme Tardy, le mécanisme à double réaction se compose d'un bouchon fileté, à tête conique et d'un marteau rempli de poudre. Ces pièces sont en bronze au lieu d'être enfer. Le bouchon se prolonge par un tube, dans lequel le
Balliet - J.M. — Batteries abandonnées de la citadelle de Blaye
page 27
Munitions – gargousses
Fonds Dr Balliet — Colmar