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Artillerie & Fortifications
Fonds Dr Balliet — Colmar
Fig. 1 : Novum-Brisacum (Gravure sur cuivre par Jean-Daniel Schoepflin, in «Alsatia illustrata», 1751-1761). Détails : la toiture de la caserne Suzzoni (alors Caserne n°81) est parfaitement visible sur la gauche de la gravure.
Rempart, le long des Courtines, & c’est en effet la situation qui leur convient le mieux, parce qu’on y peut ménager un espace pour faire faire l’exercice, le soldat est plus détaché de la Bourgeoisie, on peut faire plus sécretement les détachemens qui doivent marcher pour quelque entreprise, au lieu que par tout ailleurs les mêmes avantages ne se rencontreront peut-être pas sans difficulté. ». Sans être construites à l’épreuve de la bombe, les casernes de Neuf-Brisach sont, en partie, protégées de l’action de l’ennemi par la masse des remparts. Seules les toitures des casernes restent visibles.
Le bâtiment, malgré son air imposant, est constitué par une succession de petites maisons accolées10 possédant chacune un escalier desservant les pièces à l’étage. Il suit le plan d’une caserne à corps double soit deux bâtiments accolés sur un mur de refend longitudinal. Les pièces du rez-de-chaussée donnent directement vers l'extérieur du côté de la ville. S’agissant d’une caserne de cavalerie, les locaux donnant sur le rempart sont aménagés en écuries. À l’étage, chaque chambrée comprend une cheminée servant aussi bien à préparer les repas qu’au chauffage. Les soldats couchent sur de simples couchettes en bois recouvertes d’une paillasse à raison de deux places pour trois hommes11. À cette époque, les surfaces nécessaires aux soldats sont réduites car leur équipement est encore sommaire. Les immenses combles qu’offrent les toitures des casernes sont utilisés comme surface de stockage pour diverses denrées. Bien que fort vulnérables, ces surfaces sont particulièrement utiles car Neuf-Brisach est presque dépourvue de caves et l’espace disponible contraint.
10 In fine, la caserne se réduit à une juxtaposition de simples maisons de compagnie.
11 Il est admis, qu’à l’époque, le tiers des effectifs est soit de garde ou de corvée.
Balliet J.M. — La caserne Suzzoni à Neuf-Brisach p. 3