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Balliet — Casernes à l’épreuve de la bombe...
creuses, de façon à permettre aux hommes de se porter ra- pidement et à couvert, des chambres au parapet. Ils sont éclairés par la lumière qui vient des chambres à travers les impostes des cloisons de fond et par des cheminées spé- ciales disposées dans les cages. Les couloirs sont éclairés d’eux-mêmes, et l’on a soin de placer ses cheminées dans les coudes des communications avec des plans inclinés re- couverts de carreaux blancs vernissés qui renvoient, suivant l’axe des couloirs, la lumière tombant verticalement par les cheminées. Ces puits à jour sont eux-mêmes blanchis à l’in- térieur (instruction du 17 mars 1875).
Toutes les ouvertures de la façade doivent recevoir en temps de siège, un blindage capable d’arrêter des éclats des pro- jectiles tombant dans les cours (instruction du 26 avril 1878) (Fig. 18). À cet effet, des fers en U sont scellés dans les ta- bleaux des fenêtres des étages ; on y place horizontalement des poutrelles en chêne de 0,10 m d’équarrissage séparées par des taquets de 2 à 3 cm de façon à laisser passer air et lumière. Au rez-de-chaussée, ce blindage est formé de rails ou petites poutrelles en fer I posés horizontalement comme les larmes d’une persienne sur des bouts de cornières rivées à d’autres cornières scellées dans les tableaux.
Fig. 18 — Support pour le blindage des ouvertures (Place forte de Mont- médy).
[...] La distribution des locaux dans de pareilles casernes se fait généralement de la façon suivante : au rez-de-chaussée, les cuisines, la boulangerie, les fours, les magasins aux vivres et au matériel, dont les contenances sont établies dans des conférences tenues entre les services intéressés du Gé- nie de l’Artillerie et de l’Intendance. Aux étages, les chambres d’hommes et de sous-officiers.
Dans les ouvrages très importants, un bâtiment spécial réunit les locaux nécessaires à l’ambulance, salles de malades à l’étage, accessoires, salles de bains, de visite, de tisanerie... au rez-de-chaussée. Dans un autre groupe, on place tous les locaux nécessaires à l’habitation des officiers, chambres, salle à manger, cuisine, bureaux, télégraphe...
Mais dans les ouvrages ordinaires, ces casernements spéciaux sont réunis à celui des hommes. Quand on le peut, on donne une petite chambre par officier pour deux officiers ; mais souvent on se contente d’aménager une ou plusieurs grandes casemates, en réservant du côté de la façade un es- pace de 3,50 m à 4 m de longueur servant de salle commune et divisant le reste, par des cloisons de 2 m de hauteur, en compartiments de 2,50 m sur 2,25 m affectés au couchage de chaque officier et desservi par un corridor central.
Le chauffage de tous ces locaux est fait par des poêles calorifères qui assurent la ventilation. Chaque poêle fait perdre la place d’un lit.
L’éclairage est fait dans les couloirs et escaliers par des lampes à réflecteurs paraboliques appliquées contre les murs dans des cages vitrées, dans les chambres d’hommes par des lampes à réflecteur sidéral suspendues à la voûte ; dans les chambres d’officiers par des quinquets portatifs (voir album d’ameublement). En cas de bombardement, dans les locaux habités, l’éclairage est fait par des bou- gies (instruction du 9 juillet 1879).
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