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Artillerie & Fortifications
La place forte de Neuf-Brisach au XVIIIe — Archétype de la fortification bastionnée contemporaine.
Dr Balliet J.M. (Colmar)
Il s’agit d’une version revue et adaptée d’un article de vulgarisation publié en 2012 dans la revue de l'Association des Amis du Musée de l'Infanterie. Des études plus approfondies et, par nature, plus techniques ont fait l’objet de plusieurs communications, par nos soins, lors de colloques internationaux et de publications essentiellement données en langue allemande (cf. bibliographie).
Aborder le patrimoine fortifié de Neuf-Brisach, c’est se confronter très directement à une œuvre importante du plus illustre de nos ingénieurs, Vauban. Archétype de la fortification bastionnée, ses caractéristiques architecturales restent paradoxalement méconnues car, trop souvent, le mythe prend le pas sur une étude factuelle. À travers ces quelques lignes, il s’agit d’appréhender les grands principes comme les détails qui confèrent à Neuf-Brisach ce caractère unique dans l’œuvre de Vauban.
Situation militaire de l’Alsace centrale au XVIIe siècle
Dans la première moitié du XVIIe, l’Alsace ne représente dans sa partie septentrionale et centrale guère qu’un lieu-dit dans le cadre vague et inconsistant du Saint Empire romain germanique. C’est la guerre de Trente ans, actée par les traités de Westphalie (1648), permet à la France de s’implanter durablement en Alsace. Le problème de la défense des territoires nouvellement acquis se pose rapidement et l’Alsace serait restée à la merci de l’ennemi si le traité n’avait assuré sur la rive droite du Rhin la possession de Brisach et de Philippsbourg1. Avec la réunion de Strasbourg à la France, en 1681, la situation géostratégique de l’Alsace s’en trouve profondément modifiée. Elle compte alors six positions fortifiées
Fig. 1 — Symboles royaux surmontant la fontaine (restituée) de la place d’armes de Neuf-Brisach.
Fonds Dr Balliet — Colmar
Ces deux places feront l’objet d’importants travaux afin d’améliorer leur défense. Vauban, alors un ingénieur
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subalterne, interviendra à plusieurs reprises à Brisach.
Balliet J.M. - La place forte de Neuf-Brisach au XVIIIe. p. 1